vendredi 16 octobre 2015

Réforme, vous avez dit réforme ? (1)

    L'actualité de l’Église et sa médiatisation exacerbée ont créé un malaise véritable et durable dans l'esprit de beaucoup de catholiques. C'est la question même de l'autorité dans l’Église qui est placée au centre des discussions, bien au-delà des "catégories" religieuses qui sont le fruit de l'après-Concile. Beaucoup de catholiques, pas seulement de nom mais de conviction, sont inquiets et posent régulièrement une question qui devient un leitmotiv : "Mais où veut donc en venir le pape François ?"

    Il est vrai que des évènements récurrents sont on ne peut plus troublants : les interviews-dérapages à certains journaux, les conférences de presse mal encadrées, les audiences douteuses et les démentis à répétition en sont la preuve flagrante. "Est-ce que Jean Paul II ou Benoît XVI auraient agi ou parlé ainsi ?" On finit par comparer le pape actuel à ses prédécesseurs. Certains y voient un "mieux" car ils voient dans le changement de personnalité et de "leadership" - le mot anglais rapporte bien la chose - une porte ouverte à une adaptation tant espérée par eux de l’Église aux réalités d'aujourd'hui. D'autres y voient un "pire" car ils voient leurs efforts à défendre généreusement les vérités de la foi et de la morale chrétienne, dans un monde qui s'en écarte de plus en plus, comme un échec patent, en raison du peu de soutien objectif - c'est-à-dire concrétisé par des allocutions et des interventions magistérielles - d'un pape qui semble privilégier la miséricorde au détriment de la justice, la bonté au détriment de la vérité. Ainsi, les uns sont pleins d'espoir car ils réclament un changement dans l’Église - sinon un changement d’Église ; les autres sont acculés au pessimisme, voyant la fin définitive de la restauration bénédictine qui fut l'œuvre courageuse du pape Benoît XVI.

    La question centrale se résume en un mot, qui a fait couler tant d'encre et de sang au fil de l'histoire, un mot adulé et honni à la fois, un mot constructeur ou destructeur, un mot qui, s'il ne vise pas l'objectivité du vrai et du bien, devient un mensonge sinon un crime : la réforme.

    Les fausses notions de réforme


    Pour bien situer la notion objective et positive de réforme dans la doctrine et l'histoire de l'Eglise, il faut nécessairement rejeter d'emblée les fausses notions qui peuvent être recouvertes par ce mot, fausses notions qui confortent malheureusement beaucoup de soi-disant catholiques aujourd'hui. Je dis bien "soi-disant" parce qu'il nous faut constater que les catholiques baptisés ne sont pas tous de vrais catholiques. Certes, le vrai catholique n'est pas uniquement celui qui va à la messe tous les jours, qui récite neuf rosaires quotidiens, qui jeûne quatre fois par semaine et, surtout, qui passe son temps, comme le pharisien de l’Évangile, à dauber sur le voisin qui n'est pas assez catholique à son goût. Être catholique n'est pas une question de "degrés" sur une échelle de correspondances à un idéal donné. C'est une question de vivre selon sa foi. La foi est objective, elle est un tout. On ne croit pas en ceci et pas en cela, on ne fait pas son "marché spirituel" : les vérités éternelles, enseignées par le Christ et par l’Église, sont immuables et doivent s'imposer à notre intelligence : Credo. La foi n'est pas, contrairement aux élucubrations des modernistes du début du XXème siècle - qui ne se sont malheureusement pas éteints avec leur doctrine - un sentiment subjectif, mais une réalité objective. Le catholique, pour être vrai avec lui-même, doit vivre selon l'objectivité de la foi. Il s'agit non seulement de croire fermement toutes les vérités enseignées, mais d'appliquer, dans la vie quotidienne, ces vérités illustrées par le Christ dans l’Évangile et par la foule innombrable des saints au fil de l'histoire. Au fond, vivre selon la foi, c'est travailler à devenir un saint, chacun à sa place, selon les ressources, les talents, que Dieu lui a confiés depuis son baptême. Le vrai catholique accepte toutes les vérités, aime l’Église et ses pasteurs, unit sa prière à celle des autres baptisés dans l'unique prière de l’Église, Corps mystique du Christ. Le vrai catholique est aussi un "soldat du Christ", qui n'a pas peur de défendre les vérités lorsqu'elles sont attaquées par le monde, une défense qui doit se faire dans l'amour du prochain : "La vérité se fait dans la charité" enseigne saint Paul (Eph. 4, 15). Vérité et charité : les deux sont inséparables, comme l'intelligence et la volonté sont les deux facultés indissociables de l'intelligence humaine. Sans la charité, la vérité est dure et fait peur ; sans la vérité, la charité est fausse et inefficace. Toute la question de la réforme dans l'Eglise, nous le verrons, doit reposer sur ce binôme.

Saint Ignace d'Antioche, docteur et martyr de la vérité
    La première fausse notion de réforme est celle qui consiste à adapter l’Église au monde. "L’Église doit vivre avec son temps" nous ressassent les progressistes de tout poil. Cette maxime est au fond rien d'autre qu'une maxime du monde. Le temps semble être comme une charpente dilatable sur laquelle le toit doit s'adapter coûte que coûte au risque de se fissurer. Il s'agit bien évidemment d'une fausse compréhension du temps. L'homme vit dans le temps. Mais "les temps changent", comme on dit, parce que l'homme les fait changer, au gré d'un progrès intellectuel réel ou au gré des passions et d'un esprit acharné de contradiction. Car qu'est-ce que le progrès ? Un bien pour l'humanité au service du bien commun et de la finalité de la société. On ne peut pas mettre tout et n'importe quoi sous le terme de progrès. L'histoire nous montre qu'il y a eu des progrès authentiques, sociaux, médicaux, éducatifs, mais aussi des bouleversements délétères, critiqués jadis mais aujourd'hui totalement entrés dans les mœurs - et ce sera logiquement pareil demain pour ces prétendus progrès si critiqués aujourd'hui, comme la théorie du genre et autres idéologies à la mode. Les idéologies du monde, ennemies de l’Évangile et de l’Église, ont incontestablement confisqué pour elles la notion de progrès. Répandues universellement par les lobbies en tout genre, véritable quatrième pouvoir de la vie politique, elles ont souvent été subrepticement introduites dans la vie quotidienne des citoyens par le cheval de Troie de la législation. Une loi votée en catimini, à 4 h du matin, par 15 députés contre 8, aura force de loi - cette loi humaine si souvent opposée à la loi de Dieu. Et toute opposition sera désormais répréhensible. La loi conforte le prétendu progrès. L'opposition à ce progrès, taxée au fond d'obscurantisme, sera muselée par le hochet législatif. Où est la vérité, mais aussi, signe des temps, où est la liberté tant ressassée par les "hommes du progrès" ? La réponse est claire : nous marchons sur la tête, il serait peut-être temps de s'en rendre compte ! Ainsi comment l’Église doit-elle faire face au prétendu progrès. Ce progrès est prétendu, c'est-à-dire objectivement faux et nocif, parce qu'il contredit l'enseignement pérenne de l’Église sur des questions non négociables. Si, dans la discipline de l’Église, certains éléments ont changé et peuvent toujours changer au fil des siècles, en raison des évolutions concrètes - et pas toujours positives - de la société (baisse du nombre de prêtres, travail des femmes, etc.), il y a, au contraire, d'autres éléments absolument intangibles et irréformables, en ce qui concerne le domaine doctrinal de la foi et de la morale. Si la première n'intéresse pas les non-catholiques ou les hérétiques de facto qui peuplent malheureusement tant d'églises de nos jours ("je crois en ce que je veux" disent-ils), la seconde devient insupportable aux tenants de l'esprit du monde, qui ne peuvent plus tolérer, en vertu de leur grand sens de la tolérance, qu'une vieille ringarde comme l’Église n'ait pas encore reçu la définitive injection létale. Car au fond, c'est leur but, quand bien même l’Église s'adapterait à leur desiderata. Malheureusement pour eux, le Christ a affirmé que "les portes de l'enfer ne prévaudront point" (Mt 16, 18) contre son Église...

    La seconde erreur consiste en une confusion entre les notions de tolérance et d'adaptation, et une mauvaise interprétation de ces notions. Lorsque l'idée de réforme emporte celle d'une adaptation au soi-disant progrès que nous avons défini, elle trahit absolument le caractère pérenne de l'enseignement du Christ transmis à son Église. Dans la considération des évolutions de la société, le chrétien doit, éclairé par le magistère, distinguer d'une part le bien (objectif) du mal (objectif) et, d'autre part, distinguer le tolérable de l'adaptable. Si la première distinction est logiquement - malheureusement pas pour tout le monde ! - claire et immuable, la seconde est bien plus difficile à interpréter. Dans quelle mesure l’Église peut-elle concéder une modification, une dispense, un indult par rapport à la loi universelle, sans remettre en question pour autant sa profonde légitimité ? La position est donc très délicate, spécialement pour les questions disciplinaires qui touchent de près un point doctrinal non négociable. En est la parfaite illustration la question du mariage chrétien, qui fait couler tellement d'encre depuis le synode extraordinaire de 2014, et qui est actuellement replacée sur le devant de la scène ecclésiale - sinon de l'arène où combattent les gladiateurs de la foi contre les fauves du progressisme !

    Tolérer signifie avant tout, contrairement au concept moderne de tolérance forgé par les penseurs des Lumières au XVIIIème siècle, supporter un mal pour éviter un mal plus grand. Ainsi, l'édit de tolérance de Nantes promulgué par Henri IV, en 1598, avait pour but non pas de reconnaître la légitimité et la bonté intrinsèque du protestantisme, mais de permettre aux protestants de pratiquer librement et en toute sécurité leur culte afin de mettre un terme à la guerre civile qui avait ravagé la France pendant plus de trois décennies. La tolérance c'est au fond l'acceptation du moindre mal, non la reconnaissance de sa prétendue légitimité. Vouloir adapter, c'est accepter de modifier d'une réalité afin de ne pas provoquer, en raison d'évolutions ambiantes, sa disparition pure et simple. Ainsi, la modification de la discipline du jeûne eucharistique, par Pie XII, voulait sauver cette vénérable pratique en l'adaptant, sans conséquences néfastes pour elle, à la réalité d'une société en mutation (spécialement dans le domaine du travail). Adapter ne signifie pas faire perdre son authenticité à la réalité ; adapter vise le bien et ne permet pas le mal, même le moindre.

    Malheureusement, dans la pratique, la confusion est plus que troublante entre la tolérance et l'adaptation. C'est elle qui domine notamment dans le "compromis kaspérien", tentative d'ouverture sacramentelle adaptée au cas de plus en plus fréquent des dits "divorcés-remariés". La doctrine pérenne de l’Église serait-elle donc susceptible d'adaptation, comme l'enseignaient les modernistes condamnés par S. Pie X dans son encyclique Pascendi ? Dans ce cas, continuons à poser les questions. Dieu est-il adaptable ? Son enseignement, sa vérité, immuables, peuvent-ils être susceptibles de changement ? Dieu est pourtant immuable. Qu'est-ce qui doit changer ? Le concept et ce qu'il renferme essentiellement ou le langage qui l'exprime ? Le langage théologique ou ecclésiologique peut-il évoluer et s'adapter au gré des situations nouvelles ? Ne risque-t-il pas de perdre sa signification authentique ? Malheureusement, oui, un oui dramatique.

    D'où la troisième erreur, cet autre conflit provoqué par cette confusion de l'adaptation aux réalités du temps : le conflit entre doctrine et pastorale. Il ne date pas d'hier ; ce fut même un leitmotiv des oppositions réelles qui ont jalonné les sessions du Concile Vatican II, sa préparation et son application. Cinquante ans après, le conflit n'a pas été éteint, il persiste même, et les assises synodales sentent, malgré les apaisements réclamés par le pape François, une vive odeur de poudre à canon, prête à exploser du jour au lendemain. La question est si grave que certains prélats et journalistes sérieux sont foncièrement inquiets d'un risque de schisme dans l’Église.

    On nous rappelle la doctrine, mais on veut changer une discipline foncièrement liée à la doctrine (donc une discipline quasi-irréformable dans ses fondements, sous peine de bouleverser l'ordre doctrinal). Au fond, nous sommes clairement dans une idéologie sinon une hérésie : le pastoralisme, dénoncé dès les années 1950 par de grands prélats, tel le cardinal Siri, archevêque de Gênes. Le cardinal de Paolis le rappelait tout récemment : "Si la pastorale trouve son fondement en elle-même, elle devient pastoralisme et de fait négation de tous les principes" (Conférence donnée au congrès Mariage et famille, organisé à Rome par la Fondation Lepanto et l’Association Famiglia Domani). Le pastoralisme est une dénaturation de la notion de charité - au détriment de la justice - et un détournement du concept de salus animarum - au détriment de la gloria Dei, qui doit pourtant être absolument première dans l'ordre pastoral. Ce pastoralisme est en plus d'une mauvaise foi effrayante, ses tenants, le cardinal Kasper en tête, prétendant ne rien toucher à la doctrine tout en sapant ses fondements. Le pseudo-compromis des Kaspériens est l'ultime avatar de ce conflit entre doctrine et pastoral qui agite l’Église depuis une cinquantaine d'années.

Benoît XVI, un pape qui a souffert pour proclamer la vérité dans la charité
    Nous sommes confrontés, en ce sens, à de plus en plus de textes, issus de "l'enseignement romain" - pour ne pas dire magistère, étant donné que certains textes n'ont pas le style ni le contenu "classique" de l'enseignement magistériel - ou de l'enseignement épiscopal - souvent muselé ou détourné par un prétendu "enseignement des conférences épiscopales", qui, fondamentalement, n'a pas de valeur légitime, les conférences épiscopales n'étant pas détentrices d'un pouvoir d'enseignement de droit divin (à bon entendeur...). Le cardinal Burke ne soulignait-il pas, lorsqu'on lui reprochait, en tant qu'évêque aux États-Unis, de ne pas "s'aligner" sur les  positions avancées par la Conférence, qu'il aurait plus tard à rendre des comptes à Dieu et non à la Conférence ? Le pastoralisme ayant pris la tournure d'un leitmotiv dans l'enseignement actuel, on finit par ne plus voir du tout la doctrine de l’Église, spécialement la doctrine sociale traditionnelle, mise en avant. Si pour autant cette doctrine n'est pas officiellement contestée, sa mise à l'écart volontaire ne peut qu'entraîner dans l'esprit de beaucoup de gens une relativisation doctrinale. Le fameux "Qui suis-je pour juger ?" n'est-il pas un soutien manifeste - même si on peut supposer que ce n'était pas l'intention première de son auteur - à une extensibilité, et par conséquent une remise en question, du modèle doctrinal classique de l’Église ?

    Nous sommes donc dans une véritable situation de trouble pour la grande majorité des pasteurs et des fidèles amoureux de l’Église et attachés à son enseignement. Ces pasteurs et ces fidèles ne comprennent plus où l'on veut en venir. Les communiqués et les contre-communiqués de la Sala Stampa du Saint-Siège ne sont pas faits pour rassurer. Quant aux mass media, ils font des choux gras de ce qui pourra sortir d'une interview imprudente ou d'une audience inopportune du pape François... Les chrétiens fidèles, qui marchent à contre-courant depuis plusieurs décennies, qui vivent incontestablement un martyre moral pour défendre la foi et la morale chrétienne, pour eux-mêmes et leurs enfants, se sentent abandonnés et découragés par les reproches de plus en plus fréquents qu'on leur fera, les accusant de rester enfermés dans une bulle catholique. Et ne parlons pas des mots agressifs et scandaleux d'un cardinal Kasper, qui, au-delà de ses hérésies manifestes, a eu le culot de traiter les catholiques fidèles de "fondamentalistes" ! A quand sa disgrâce, qui sera évidemment indispensable pour laver l'honneur du peuple de Dieu ?

    La situation est donc explosive. Malgré les appels du pape François à l'écoute et au respect, il est trop tard. La boîte de Pandore a été ouverte faute de l'exercice clair et univoque de la plus haute autorité de l’Église. A ce déchaînement des passions "progressistes", à ce dévoilement des vrais visages, on assiste aussi à une forme de terreur. Oui, c'est la peur qui règne à Rome depuis un certain temps. Peur de perdre sa place pour l'ambitieux, peur d'être réduit au silence pour le docteur fidèle, peur d'être jeté en pâture aux médias pour le pasteur soucieux du salut éternel de ses brebis. Les démentis de certains signataires du "Manifeste des treize cardinaux" en sont la preuve. Certains pères synodaux par contre ont le courage de leur amour de l’Église et du Christ "jusqu'au sang", comme ces évêques africains ou asiatiques, qui ne sont pas tombés dans le panneau du mirage occidental. Ainsi en est-il du courageux archevêque d'Astana, au Kazakhstan, Mgr Lenga, qui a fait montre, en pleine assemblée synodale, du courage de la vérité, en des termes qui sont aux antipodes de la langue de bois ecclésiastique actuelle :

    "Certains pères synodaux n’ont pas correctement compris l’appel du pape François à la discussion ouverte et ont commencé à mettre en avant des idées qui contredisent la Tradition bimillénaire de l’Église, enracinée dans la Parole éternelle de Dieu. Hélas, on perçoit encore l’odeur de ces « fumées de Satan » dans certains paragraphes de l’Instrumentum laboris ainsi que dans les interventions de certains pères synodaux cette année."

    La clef du problème réside dans ce mal ambiant du relativisme, qui touche malheureusement jusqu'au Collège cardinalice. Benoît XVI a passé son quart de siècle à la Congrégation pour la Doctrine de la Foi et ses sept années de pontificat à dénoncé cette maladie du siècle et ses conséquences dans l’Église. Les tergiversations synodales sont la preuve claire que l'enseignement d'un certain nombre d'évêques est explicitement teinté de relativisme, moral ou doctrinal. Quand on entend un archevêque de Lille évoquer avec des trémolos dans la voix les semina verbi, donc une sorte de présence divine, au sein des modèles familiaux contemporains, en contradiction claire et nette avec la famille chrétienne, il y a de quoi sauter au plafond ! Comment veut-on encourager ceux qui vivent dans le péché à commencer un chemin de conversion si on insiste sur la prétendue valeur positive de leur situation actuelle ? Si l’Église ne veut pas la mort du pécheur, elle condamne le péché : elle ne conforte pas celui-ci sous prétexte de ne pas décourager le pécheur ! Cette vérité "pastorale" qui a traversé les siècles et fait couler le sang de tant de glorieux martyrs ne semble plus être au goût du jour... Espérons que les paroles incontournable du prophète Isaïe mettront un peu de plomb dans la cervelle de ces sinistres rêveurs : "Malheur à ceux qui appellent le mal bien et le bien mal !" (Is 5, 20). Car au fond c'est toute la théologie du péché, du bien et du mal qui est en train d'être bousculée.