Le 8 novembre 2016, un séisme
politique a bouleversé le (dés)ordre politique et moral dans lequel la triade
des politiques, des médias et des lobbies était confortablement vautrée
depuis trop d'années. Les infaillibles sondages ont été démentis. Le bourrage
de crâne des télévisions et des journaux n'a pas fonctionné. Les menaces
fulminées par les Hollande, Merkel et consorts - qui ne sont évidemment pas,
comme chacun l'imagine, de l'ingérence politique - n'ont fait trembler
personne. Les gesticulations tragicomiques du show-business hollywoodien n'ont
pas non plus fait pleurer dans les chaumières. Bref, Donald J. Trump, contre
toute prévision des météorologues du politicking,
a été élu 45e président des États-Unis d'Amérique. La fin d'une
époque.
Cauchemar, séisme, cataclysme,
apocalypse, et j'en passe. Que de mots fourre-tout ont été inscrits en
capitales d'imprimeries sur les unes des journaux de la pensée unique ! Donald
Trump n'a pas eu le temps d'ouvrir la bouche, de prendre un stylo pour signer
son premier executive order, qu'il était
déjà cloué sur le pilori des criminels contre l'humanité. Les trois mois qui se
sont écoulés entre l'élection et l'investiture du nouveau président ont été comme
une course aux armements pour les politiciens récalcitrants de « l'ordre (ou du
désordre) ancien » et leurs bons amis de la grosse presse et du monde du
spectacle. Ils auraient presque pu nous tourner un beau film d'action.
Malheureusement ils nous ont sorti un navet, un navet qui raconte l'histoire
d'enfants gâtés pourris qui finissent par recevoir une mémorable gifle dans la
figure. Et par qui ? Par le peuple, le peuple américain.
Eh oui, le peuple, ce grand oublié
des critiques superbes et déconnectées du réel produites dans les studios
poussiéreux du prêt-à-penser. Oui, parlons-en du peuple, puisqu'il paraît qu'en
démocratie, c'est le peuple qui a la parole. Nous voyons comment cela
fonctionne de notre côté de l'Atlantique lorsque les ténors de la gauche
veulent interdire les referendums, sous prétexte qu'ils menacent... la
démocratie ! Comme ces clowns ne sont pas à une contradiction prêt, ils n'ont
pas peur du ridicule... « Le populisme,
voilà l'ennemi ! » vocifèrent-ils des cabinets aux assemblées, des plateaux
de télévision aux salles de spectacle. Ils ont oublié toutefois que leur nez
rouge et leurs pitreries malsaines ne font plus rire personne !
Mais revenons de l'autre côté de
l'océan. La formidable campagne orchestrée par la triade
politico-médiatico-hollywoodienne continue de battre son plein après
l'investiture du 20 janvier dernier. Trump a beau être démocratiquement élu et légalement
investi, il faut quand même chercher la petite bête car, pour tous ces
dinosaures du spectacle en tout genre, Trump n'est pas et ne sera jamais leur
président. « Na ! » aurait dit le petit enfant qui boude
parce que ses parents ont refusé de lui faire voir un nouvel épisode de son
dessin animé préféré. De vrais boudeurs au fond, ces anti-Trump !
La virulence de ce bourrage de crâne
et l'acharnement médiatique contre le 45e président des États-Unis constituent
un évènement sans précédent dans l'histoire politique américaine et
internationale. La superpuissance des médias américains, dans un pays où les
diverses réalités économiques, sociales et culturelles sont disproportionnées
par rapport à nos schémas européens, a logiquement contaminé les médias
étrangers pour servir la fronde anti-Trump. On sait que ces réseaux médiatiques
internationaux restent unis, pour le meilleur et surtout pour le pire, quand il
s'agit en particulier de défendre le bifteck du political correctness, le politiquement correct. Il faut dire que
cela paie... puisque la machine à sous des subventions fonctionne à plein tube
!
En effet, tout le monde ferait mieux de se calmer ! |
Le
spectre du politiquement correct
Et là, nous appuyons justement où ça
fait mal ! La grande maladie du monde contemporain, le chancre qui tue peu à
peu cette civilisation occidentale partagée par l'Europe et l'Amérique, c'est
le politiquement correct. Et c'est justement la lutte contre ce cancer
généralisé des esprits qui constitue le cheval de bataille du candidat,
désormais président, Donald Trump, qui déclarait peu après l'attentat islamiste
d'Orlando, en juin 2016 : « I refuse to
be politically correct. »[1]
Sauf que pour M. Trump, ce n'est pas un mot lâché parmi les autres termes (trop)
bien pesés du jargon politicien. Le candidat républicain est revenu à la
charge, à de nombreuses reprises, en pointant du doigt cette faille du Système - ce Système en place depuis
trop d'années, auquel il veut mettre fin :
« Ils ont mis le politiquement correct
au-dessus du sens commun, au-dessus de votre sécurité, et par-dessus toute
autre chose. » [2]
Avez-vous entendu un candidat
politique français ayant le culot, et surtout le courage, de dénoncer cette
vérole du monde politique ? Pas moi en tout cas... Suite à la victoire du
candidat Trump, les médias désabusés, hier en rangs serrés derrière dame
Hillary, la seule et l'unique égérie de la liberté, étaient contraints de
reconnaître l'échec d'une stratégie qui au fond n'existe pas, sinon dans les
cerveaux étriqués de certains concepteurs d'idées, confortablement assis dans
leurs fauteuils en skaï, au 60e étage de leur gratte-ciel de
Manhattan ; ou encore dans les discours fantaisistes de nos bonshommes
politiques français, de droite comme de gauche, discours réchauffés à volonté
depuis quarante ans qui finissent par donner des haut-le-cœur aux millions de
Français fièrement et courageusement attachés au sens commun. Le 30 novembre dernier, The Guardian faisait l'aveu ainsi formulé : « Le politiquement
correct : comment le droit inventa un ennemi fantôme. »[3]
La victoire de Donald Trump exprime
avant tout le ras-le-bol général d'une majorité d'Américains à l'égard du political correctness. Elle exprime une
volonté de revenir à des valeurs et des principes solides et tangibles, ces
valeurs qui avaient été remplacées par des contre-vérités confortant
l'individualisme tout-puissant. Elle exprime un retour au patriotisme - et Dieu
sait que les Américains sont patriotes, les Français devraient en prendre de la
graine ! - qui avait été tant galvaudé par l'administration Obama. Elle exprime
au fond le vrai sens commun, et avant
tout le sens du bien commun, common wealth,
qui unit les citoyens entre eux : une unité réelle, enracinée dans le socle d'une
réalité tangible, fondée, accessible, et non sur des pseudo-idéaux à la fois
irréalisables et dogmatisés, autrement dit, pour faire net, des idéologies.
Trump est l'homme du réel, alors que
Clinton incarnait cette idéologie implacable, maintenue en vie par les grosses
coupures de la finance internationale. Parlons-en justement... des finances ! Trump
était le milliardaire détesté, celui qui incarnait, médiatiquement parlant, le
totalitarisme du profit déconnecté de la réalité socio-économique du peuple
américain. Mais contrairement à Hillary, qui faisait la quête auprès des
lobbies en échange de son allégeance, ou qui offrait généreusement ses
conférences pour la modique obole de 225.000 $ (en toutes lettres : deux cent
vingt-cinq mille dollars) par prestation, le tout-puissant président de The Trump Organization, a largement financé
de ses propres deniers une bonne partie de sa campagne[4].
Alors d'où vient une fois encore le
secret de M. Trump ? Non pas de cette crinière blonde qui fait la fixation des
photographes. Non pas de sa charmante épouse, dont on va nous ressortir
certaines photos oubliées pour « dénoncer » ce qui d'ordinaire ne choque pas
les yeux pudiques des inconditionnels des débauches d'Hollywood. Non pas des
succès financiers de son empire dont la Trump
Tower de New York est le plus fameux symbole. Ce secret, il le tire de ses
convictions mais aussi de ses talents particuliers d'orateur.
Car « The Donald », comme on
l'appelle, c'est un one man show
comme il en existe peu en Amérique et ailleurs. Il est rare en effet qu'un chef
d'État se soit lancé auparavant dans la téléréalité, comme l'a fait Trump avec The Apprentice. Et alors ? Serait-ce une
tare absolue, choquante pour les oreilles de ceux-là même qui passent leur
soirée devant les Loft story, L'Amour est dans le pré, et autres stupidités
abrutissantes ? Quoi qu'il en soit, « The Donald » possède un talent oratoire
phénoménal, capable de galvaniser les foules, comme on l'a vu durant la
campagne, mais non pas pour vendre un produit magique qui ne fonctionne pas,
non pas pour vendre du rêve, non pas pour faire de l'effet. Ce talent oratoire,
il l'emploie pour offrir aux Américains une nouvelle action politique, une
action concrète, avec des projets concrets, pour le bien et la grandeur
nationale des États-Unis. Et ce talent consiste d'abord à s'arracher au carcan de la bien-pensance et du respect humain : Trump veut d'abord montrer à tous qu'il est un homme libre et qu'il veut faire de ses concitoyens des hommes vraiment libres. Bref, du politiquement correct, « The Donald » fait table rase !
Tout son programme se résume en une
expression toute simple, imprimée sur les tee-shirts et les casquettes, mais
surtout gravée sur le marbre du réalisme politique : Make America Great Again, rendre sa grandeur à l'Amérique. Est-ce
que nos bons candidats européens oseraient dire sincèrement qu'ils veulent
rendre sa grandeur à la France (depuis la fin de la monarchie, c'est plutôt
rare), à l'Allemagne (non ça rappellerait une sombre époque), à l'Angleterre (enfin,
il y a déjà un bonus avec le Brexit)
? La mondialisation a détruit l'indépendance politique, économique, culturelle
des nations. Le rétablissement nécessaire de cette grandeur des nations ne peut
se faire qu'en appliquant concrètement, dans tous les secteurs, le slogan du « Make great again », qui est loin d'être
une nouveauté puisque c'était la base d'un certain équilibre international jusqu'en
1945.
À suivre...
[1]
The Guardian, 30 novembre 2016. Lien : https://www.theguardian.com/us-news/2016/nov/30/political-correctness-how-the-right-invented-phantom-enemy-donald-trump
[2] Ibid. : « They have put political correctness above common sense,
above your safety, and above all else. »
[3] Ibid. : « Political correctness: how the right invented a phantom enemy
»
[4] Il n'a commencé à lever
de l'argent auprès du parti républicain qu'après la convention de juillet
2016... Voir Les Échos, 7 novembre
2016. Lien : http://www.lesechos.fr/monde/elections-americaines/0211462680045-la-campagne-2016-a-coute-moins-cher-que-les-precedentes-2040738.php
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