mardi 31 juillet 2018

1993-2018 : 25e anniversaire de la mort du roi Baudouin Ier

Voici 25 ans, au cœur de l’été, le roi Baudouin de Belgique s’éteignait dans sa résidence de Motril, en Andalousie. Une mort brutale, qui frappa aussi au cœur son royaume et ses sujets.

Orphelin de mère à 5 ans – la reine Astrid fut tuée dans un accident de voiture en Suisse, à 29 ans – Baudouin monta sur le trône à l’âge de 21 ans, suite à l’abdication de son père Léopold III, après une grave crise politique – la fameuse Question royale (koningskwestie). Le jeune roi pouvait sembler n’avoir aucune expérience et être trop jeune pour gouverner un pays profondément divisé. Et pourtant, sa grandeur d’âme, son courage inextinguible, et surtout sa générosité et sa profonde charité ont su gagner à lui tous les cœurs et réparer, en quatre décennies de règne, la grande fracture du peuple belge. « L’union fait la force » dit la devise du royaume de Belgique. Eh bien, c’est la force de Baudouin, qui a refait l’union de la Belgique, en dépit des bouleversements économiques et culturels qui ont, malheureusement, attaqué aussi le pays comme ses voisins européens ; en dépit des nombreuses crises gouvernementales qui ont prouvé que seule la monarchie peut faire l’unité d’un jeune royaume composé de trois groupes linguistiques. 


Mais d’où vient cette force de Baudouin, digne successeur des grands Baudouins de Flandre du Moyen âge ? Elle vient de ce qu’on n’ose plus dire depuis tant d’années, de ce qu’on veut cacher au nom de la laïcité et de la tolérance, de ce qu’on veut taire par pur respect humain. Cette force de Baudouin venait de sa foi chrétienne, une foi profonde, ancrée viscéralement depuis son enfance ; une foi grandie et perfectionnée par son mariage, en 1960, avec la comtesse espagnole Fabiola de Mora y Aragón, un mariage chrétien exemplaire traversé de joies mais aussi d’épreuves, notamment l’impossibilité de donner un héritier au trône belge.

Cette foi, Baudouin et Fabiola ont su la communiquer autour d’eux par un rayonnement qui, 25 ans après le rappel à Dieu du souverain, demeure avec émotion dans la mémoire de leurs nombreux sujets. Attaché à la morale chrétienne, qu’il n’a cessé de défendre tout au long de son règne, au point de s’affronter à certains gouvernements libéraux et socialistes, il a aussi donné l’exemple de la miséricorde à l’égard des malades et des handicapés, mais aussi des pauvres et des marginaux, dont le nombre croissant témoigne de plus en plus la désagrégation du modèle économique et social imposé après la seconde Guerre mondiale. 


Sa dévotion à Notre-Dame, qu’il appelait affectueusement sa « Maman du Ciel », était aussi un pilier de sa vie spirituelle, lui qui aurait voulu entrer dans les ordres. Il sacrifia ce pieux dessein aux intérêts de la Couronne et son règne fut un peu comme un sacerdoce : il se dévoua jusqu’à la fin au bien commun de son peuple, mais sans jamais quitter du regard le Ciel. Il allait à la messe chaque jour, se confessait régulièrement et profitait d’un week-end de détente pour rejoindre quelque abbaye ou monastère pour jouir de la prière et du silence des moines.

Dans son homélie prononcée à l’occasion des funérailles du roi Baudouin, le 7 août 1993, en la cathédrale des Saints-Michel-et-Gudule de Bruxelles, le cardinal-archevêque de Malines affirmait que le secret du roi « c'était son Dieu, qu'il aimait à la folie et dont il était si aimé. Sous le feuillage de ses activités publiques et politiques, coulait une source calme et cachée: c'était sa vie en Dieu... Pendant que le Roi servait les hommes, il ne cessait de penser à Dieu. Dans chaque visage humain qui se présentait à lui, il discernait le visage du Christ. » Une belle épitaphe pour un modèle de roi chrétien de notre temps !

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